- détestable
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• 1308; lat. detestabilis1 ♦ Vx Qu'on doit détester, haïr. ⇒ abominable, exécrable, haïssable, odieux. « On verra de David l'héritier détestable Abolir tes honneurs, profaner ton autel » (Racine).2 ♦ (1663) Très désagréable ou très mauvais. ⇒ épouvantable. Quel temps détestable ! ⇒ affreux, vilain. Être d'une humeur détestable. ⇒ exécrable. « Qui dit froid écrivain dit détestable auteur » (Boileau). — Adv. DÉTESTABLEMENT , 1383 .⊗ CONTR. Admirable, 1. louable. Agréable; 1. bon.Synonymes :- affreux- épouvantable- exécrable- haïssable- infect- odieuxContraires :- exquisdétestableadj.d1./d Rare Qui doit être détesté.d2./d Exécrable.⇒DÉTESTABLE, adj.Qui n'est pas aimable; qui a tout pour déplaire. Une santé détestable; une auberge, une brasserie détestable. Spectacle détestable, lamentable, effroyable, pitoyable! (CLAUDEL, Tête d'Or, 1901, 3e part., p. 281) :• Cette vie uniforme et sans tendresse est bonne pour les uns, détestable pour les autres.MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Après, 1890, p. 102.SYNT. a) [En parlant d'une boisson, d'une nourriture] Un mets, du pain, du vin détestable; une bière détestable. b) [En parlant de la nature, du temps qu'il fait, d'un lieu, d'un pays] Un hiver, un temps, une ville détestable. c) [En parlant de l'esprit, des productions de l'esprit, de l'art, des influences, etc.] Un esprit, un roman, une traduction détestable; une éducation détestable. d) [En parlant d'une pers., d'un ensemble de pers.] Un comédien, un écrivain, un locataire détestable; compagnie détestable.♦ Expr. Passer une nuit détestable. Sans dormir. D'un goût, d'une humeur détestable; le plus détestable bavard, le plus détestable des caractères; le plus détestable abus.— Emploi subst. Cet essai naturaliste échoue dans le détestable (PÉLADAN, Salon, 1882, p. 41).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1308 (AIMÉ, Ystoire de li Normant, éd. Bartholomaeis, I, 5). Empr. au lat. class. detestabilis « détestable », dér. de detestari, cf. détester. Fréq. abs. littér. :717. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 046, b) 1 198; XXe s. : a) 1 116, b) 842.
DÉR. Détestablement, adv. D'une manière détestable; très mal. Traiter détestablement un sujet; un ouvrage détestablement écrit (cf. CONSTANT, Journaux, 1805, p. 186). Lafond joue Gengis-Khan en gamin tragique; il n'a bien dit que la deuxième scène (...) détestablement les deux dernières (STENDHAL, Journal, t. 1, 1801-18, p. 262). On note la mention ,,fam.`` ds Ac. 1835, 1878 et QUILLET 1965. — []. Ds Ac. 1694-1878. — 1re attest. 1393 (EUSTACHE DESCHAMPS, Complainte de l'Église, éd. G. Raynaud, VII, p. 307); de détestable, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. — QUEM. 2e s. t. 2 1971.détestable [detɛstabl] adj.ÉTYM. 1308; lat. detestabilis, de detestari → Détester.❖1 Vx. Qu'on doit détester, qui mérite d'être détesté. ⇒ Abominable, exécrable, haïssable, méprisable, odieux. || La calomnie est détestable. || Il est d'une prétention détestable. || Procédé, attitude détestable. ⇒ Dégoûtant, écœurant, répugnant. || Un travail détestable. ⇒ Antipathique, désagréable.REM. Jusqu'au XVIIe s. inclus, le sens du mot est très fort et implique généralement l'idée de malédiction. → Détester (étymologie).1 Les détestables feux de son ambition.Corneille, Cinna, III, 1.2 On verra de David l'héritier détestableAbolir tes honneurs, profaner ton autel,Et venger Athalie, Achab et Jézabel (…)Racine, Athalie, V, 6.3 (…) les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité.Gide, Si le grain ne meurt, II, II, p. 340.2 (1663). Mod. Très désagréable. || Quel pays, quel temps détestable ! ⇒ Affreux, vilain. → Quel temps de chien ! || Défaites-vous de cette détestable habitude (→ Défaire, cit. 20). || Un repas détestable. || Être d'une humeur détestable. ⇒ Exécrable, mauvais. || Il a été détestable pendant tout le repas. ⇒ Désagréable; poison (c'est un vrai poison). || Nous avons passé une nuit détestable, sans pouvoir dormir.3 Qui est très mauvais dans son genre. || Le style de cet ouvrage est détestable (→ Boursouflé, cit. 3). || Musique détestable. || Ce musicien est détestable.4 Il est vrai, je la trouve détestable (l'École des femmes); morbleu ! détestable du dernier détestable; ce qu'on appelle détestable.Molière, la Critique de l'École des femmes, 5.5 Qui dit froid écrivain dit détestable auteur.Boileau, l'Art poétique, IV.❖CONTR. Admirable, enviable, louable, magnifique. — Adorable, agréable, aimable, exquis; bon, excellent.DÉR. Détestablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.